Le Congrès de Valence 1962, dernier Congrès d’André Lorulot

image_pdfimage_print

Le Congrès National de Valence

C’est le dernier Congrès d’André LORULOT qui devait décéder dans l’année.
Le congrès National de 1962 avait été largement couvert par la presse régionale de l’époque.
Discours d’ouverture d’André Lorulot, Président national

” C’est la première fois qu’un Congrès National se tient à Valence. Que nos Amis de la Drôme soient très amicalement remerciés de l’avoir organisé, d’une façon qui nous a paru irréprochable, à peine arrivés auprès de vous.
Nous croyons fermement que nos Congrès Nationaux annuels sont indispensables. Ils ne nous apportent pas seulement le grand plaisir de retrouver des Amis qui nous sont chers et de nous retremper dans une atmos-phère de mutuelle et profonde affection, ils sont aussi une occasion – et la meilleure – de défendre nos points de vus et de confronter nos méthodes d’action, de propagande et de recrutement.
La LIBRE PENSEE ne peut vivre sans un échange culturel fécond entre ses Membres. Elle est le temple du Libre Examen par excellence. Nous ne sommes pas de ceux qui défendent leurs idées avec un dogmatisme étroit et s’imaginent, en exorcisant le voisin, montrer qu’ils possèdent la vérité intégrale et absolue. Ce serait une singulière erreur de notre part. Voulant répandre partout cette faculté essentielle qui s’appelle l’esprit critique, nous nous devons de la respecter chez nous.
La situation politique et sociale d’aujourd’hui serait moins mauvaise et l’avenir moins inquiétant si les Amis de la Démocratie et du Progrès Social avaient été moins sectaires et moins intolérants.
La guerre d’Algérie se termine mais le Colonialisme et le Fascisme, contre lesquels la Fédération Nationale s’est toujours dressée unanime, sont loin d’être vaincus, La visite du Chancelier allemand, les projets de M. de Gaulle, – qui ne sont grandioses que dans son esprit, et dont le caractère grotesque ne doit pas nous cacher la malfaisance, – la mise sur pied de l’Europe Vaticane, les soubresauts menaçants de la clique militariste, – assoiffée d’impérialisme et de totalitarisme-, la tactique tortueuse et cynique des chefs de l’Eglise, le camouflage des uns, la brutalité tyrannique des autres, l’indifférence lamentable du plus grand nombre, tout cela exige de notre part, mes chers Amis, la plus vigilante attention et la volonté la plus énergique et la plus persévérante.
Nous allons nous mettre au travail, avec l’espoir que l’écho de nos décisions ira se répercuter dans les rangs de tous les hommes de Gauche, car notre but essentiel demeure la création d’un front uni, solide, fraternel et surtout loyal, pour barrer la route à la réaction militaire, capitaliste et cléricale.
En remerciant ceux qui sont venus des quatre coins de France, j’ai le plaisir de saluer d’une façon particulière notre cher Ami Jean COTEREAU, que nous retrouvons après la longue année d’exil qu’il vient de passer loin de nous et avec lequel nous sommes restés, et nous resterons, en continuel et affectueux contact
En saluant la mémoire de tous les Camarades qui sont morts au cours de l’année écoulée, je tiens à réserver une place toute spéciale à nos Frères d’Algérie qui ont tant souffert au cours de ces terribles années. Leurs groupements ont été anéantis. Leurs effectifs sont dispersés, beaucoup de leurs adhérents ont été frappés par la brutalité des tueurs de l’O.A.S. Tout est à refaire là-bas, pour que la Révolution Algérienne nous donne une République Laïque et Sociale … Et chez nous, mes Camarades, il faut sauver l’Ecole, barrer la route au pouvoir personnel, rendre à la Démocratie française sa véritable et généreuse figure. La tâche est formidable, elle doit passionner nos cœurs et galvaniser nos énergies « Assez parlé, Chers Amis, au travail ! »

Voici enfin le programme (chargé mais aussi savoureux !) que tous les congressistes avaient trouvé dans leurs pochettes.